Phil Gordon vous donne ses quelques conseils sur les mains à éviter au Poker
Les joueurs professionnels font eux aussi des erreurs. Telles sont les déclarations que nous confie Phil Gordon membre de full tilt poker, grand flambeur des tables américaines et consultant remarqué dans bon nombre d’émissions dédiées au poker. Dans cet article, nous retranscrivons la pensée de ce joueur talentueux, qui nous explique le principe des mains « fuites », ces combinaisons de cartes redoutées qui peuvent vous faire perdre un match en une fraction de secondes.
Les mains fuites sont dangereuses car elles peuvent vouer le joueur à l’échec. Jouer une main fuite, c’est commettre une erreur personnelle, nous explique Phil Gordon, un des maitres de Las Vegas. Il y a deux cas très spécifiques de mains de départ que les joueurs de poker mettent régulièrement en lisse, mais qui devraient pourtant être évités.
Jouer des mains que l’on peut facilement dominer :
Au Texas Hold’em, dominer la main de l’autre est synonyme de victoire. Le réflexe à avoir lorsqu’on se trouve du côté opposé –c’est à dire lorsqu’on est celui qui subit- est de s’efforcer de se coucher à chaque fois que l’on est dominé. Les mains qui sont déjà dominées après le flop n’ont généralement aucune chance de résister aux assauts répétés des joueurs entrant volontairement dans le pot.
Phil Gordon nous cite par ailleurs David Sklansky, un joueur qu’il admire personnellement et qui affirme que « l’éventail de mains avec lequel vous êtes prêt à relancer est plus large que celui avec lequel vous êtes prêt à suivre ».
Ce dernier n’a certainement pas tort : imaginons une situation récurrente que les joueurs ont certainement tous connu au moins une fois. Vous possédez une main K-Q et la plupart de vos adversaires se couchent. Vous êtes tenté de relancer, et vous le faites. Vous possédez probablement la meilleure main et vous avez la possibilité de voler les blinds. Néanmoins, mettons que vous soyez en milieu de parole et qu’un joueur relance pré-flop, votre réflexe ne sera plus du tout le même. Que faites vous dans ce cas précis ? Vous vous débarrassez de votre K-Q au plus vite ! Selon votre positionnement, il est évident que plusieurs combinaisons supérieures soient fortement capables de terrasser votre main. Vous risquez même de perdre tous vos jetons.
Les mathématiques elles même nous prouvent que cette théorie est cohérente. Les mains fuites sont bien plus dangereuses que les rags*. En début de parole, tout le monde se couche alors que vous n’avez qu’un simple A-Q. La situation actuelle serait un underdog* sous la base 65-35.
A présent, imaginez que vous ayez A-Q face à une relance A-K. La situation change et devient un underdog à 75-25, ce qui est bien plus grave qu’on ne le croit. Il s’avère très difficile de coucher A-Q sur une seule relance pré-flop, mais si la relance vient d’un joueur en début de parole et que vous avez des raisons de croire qu’il a une bonne main, A-Q peut facilement être dominée.
Jouer des mains qui ont tendance à être surévaluées :
Certains participants qui possèdent une suite A-5 ou 8-7 jouent automatiquement leurs mains. Ils se disent : « J’aurai une couleur après le flop, c’est certain ! ». Et bien non, lorsque vous avec des mains assorties vous n’obtiendrez votre couleur qu’une fois sur cent-vingt et une. Cela se produit tellement rarement que ce n’est même pas la peine d’y songer.
Par conséquent, ne vous laissez pas intimider par les combinaisons de même famille. Une main assortie n’est pas forcement jouable. La valeur des cartes est bien plus importante que leur couleur. Lorsque vous prenez une décision pré-flop, si vous pouvez résister à l’envie de jouer des mains facilement dominées et résister à l’envie de jouer des carte assorties, vous jouerez un poker plus rentable sur le long terme.
Rags: Carte ou main sans valeur, comme un 3. Ex : Ace-3 = Ace-Rag.
Underdog: Underdog est le joueur qui dans une situation donnée possède les plus mauvaises cartes. On rajoute souvent la cote associée, à savoir la probabilité que le joueur ne perd : underdog à 3:1.